« Bonjour à tous,
Je savais depuis la fin de la semaine dernière que Pierre Carlier était hospitalisé dans un état très délicat.
Depuis l’ AVC qu’il avait eu en 2022 et dont il n’avait pas eu de séquelles physiques, il était très diminué. Toujours très fatigué, il avait besoin de dormir souvent dans la journée et ne s’intéressait pratiquement plus à rien. Il ne se nourrissait que pour survivre malgré le souci de Janine de lui faire des plats dont il était friand avant. Il avait perdu l’appétit. Depuis quelques temps, il subissait les conséquences de la radiothérapie lourde faite après l’exérèse du mélanome qu’on lui avait découvert dans le sinus droit. Ceci se traduisait par une nécrose des os de la mâchoire. Il toussait aussi beaucoup et quand je lui téléphonais, j’avais du mal à le comprendre.
J’avais des informations depuis lundi de la part de Janine tous les soirs et je savais mercredi que les médecins avaient perdu espoir. Il était dans un coma irréversible.
Je pense qu’ils ont fait en sorte qu’il ne souffre pas.
Janine est effondrée comme vous vous en doutez. Leurs 4 enfants habitent Paris et l’aident ainsi que François Mélo qui a déjà beaucoup aidé Madame Bertron.
Pierre a été mon patron à Bugey pendant 6 ans puis ensuite à Paris pendant presque 7 ans. Il avait une condition physique étonnante y compris jusqu’à son départ à la retraite lors du passage à l’an 2000 et toujours plein de nouvelles idées.
Nous étions de très grands amis et il avait fait en sorte que je reste sur Lyon en raison de l’emploi inespéré de mon fils Philippe handicapé mental. Je lui en serais toujours reconnaissant ainsi qu’à Lucien Bertron.
Même depuis son départ à la retraite, nous nous téléphonions très souvent. Et à l’époque où ils descendaient de Paris à Freyssinières, ils s’arrêtaient passer la soirée et la nuit chez nous.
Son départ me peine beaucoup même en sachant qu’il était « au bout du rouleau ». Il était né en 1937 et avait donc 88 ans.
Je vous communiquerai la date et le lieu de la cérémonie funéraire sitôt que Janine me les donnera.
Personnellement j’irai et je représenterai ceux qui l’ont bien connu soit sur Bugey 1 soit comme patron de Bugey.
Amicalement à tous.
Jean Fluchère
Bonjour à tous,
Je suis profondément touché par le décès de Pierre Carlier pour le souvenir que j’en garde : son contact humain, sa disponibilité, son côté relationnel … Nous n’étions pas du même monde hiérarchique lui jeune ingénieur au service technique de Chinon vers les années 1966/1967 et moi jeune technicien ; je me souviens des contacts chaleureux qu’il avait avec nous pour l’aide qu’il nous apportait.
Je l’ai retrouvé lors d’un stage de formation à GURCY LE CHATEL quand il en était le Directeur de l’Ecole ; il m’a convié dans son bureau pour discuter de notre passé à CHINON en faisant abstraction de la hiérarchie qui nous séparait.
Je l’ai retrouvé à BUGEY lorsqu’il était le Directeur de la tranche 1 Graphique gaz et moi CT automatismes BUG 2 à 5 pour une raison que je devrais taire puisque les contacts étaient hors professionnels. Lui membre d’un conseil de parents d’élèves à MEXIMIEUX et moi à celui de LAGNIEU ou il me demandait de patienter tard le soir vers 20h00 après son travail pour m’apporter son aide dans la gestion de l’association.
Vous comprendrez que cet homme, m’a profondément marqué avec toute la reconnaissance que je lui dois en faisant totale abstraction, je le répète, du niveau hiérarchique qui nous séparait. Je comprends aussi que Jean Fluchère qui m’a recruté lorsqu’il était Directeur du CF BUGEY comme Chef de la Section Maintenance du simulateur de PALUEL, très humain aussi, puisse être son ami.
Roger TRONEL
Au delà de la personne, dont les éloges professionnels et personnels ont été appuyés lors de la cérémonie funéraire à laquelle j’ai participé à Paris, je voudrai, en tant qu’acteur de l’exploitation nucléaire, rendre un hommage particulier à Pierre CARLIER, que j’ai croisé à plusieurs moments.
Lucien BERTRON, patron du Service de la Production Thermique, a vécu, en fin de mandat, les grands moments de bascule tels que les aléas génériques du nucléaire au démarrage, les conflits conduite de 1988, et les incidents maintenance avec impact fort sur la sûreté en 1989, mais aussi la pression sur la communication sur le nucléaire et les coûts. Il les a géré dans le cadre des structures existantes, et en s’appuyant sur d’excellents collaborateurs techniques.
A son arrivée en 1989, Pierre CARLIER a d’emblée attaqué tous les fronts en associant structures, organisations et transformations culturelles. C’est ainsi que les Démarches Conduite ( avec les CE, 7ème équipe), Maintenance ( PQS, analyses de risques) , MCP ingénieries de Sites, Communication ( avec la transparence, suite à Tchernobyl) et Maîtrise des Coûts, ont été lancées. Dans un contexte de sacralisation du nucléaire ( disparition des GRPT, création des CPN, puis CNPE, création de l’EPN),ces fondations, portées par un Système d’Info naissant, ont réellement donné ce qu’est l’exploitation du nucléaire aujourd’hui.
Et pour l’avoir connu à PB6 à la Défense, portant auprès de tous ses convictions, avec la parole, les gestes et les actes, retraités et actifs peuvent lui rendre hommage à ce titre. Vision, convictions, homme de terrain et humain, il a donné envie d’être suivi.