C’est le double effet positif de l’annonce faite par RTE, lundi 20 janvier, le réseau de transport d’électricité, gestionnaire du réseau haute tension.
Le chiffre est précis et parlant. La France a franchi pour la première fois le seuil de 95% d’électricité d’origine bas carbone en 2024 grâce au nucléaire et aux renouvelables comme l’éolien et l’hydraulique. Autant dire la quasi-intégralité de l’électricité produite sur le sol français.
Pour les amoureux du détail et les électriciens, cela représente 536 TWh sur l’ensemble de 2024.
Si l’on regarde énergie par énergie, on s’aperçoit que le nucléaire reste de loin la première source de production électrique avec une part de 67%.
La part des renouvelables (éolien, hydraulique avec les barrages, le solaire et la biomasse) compte pour près de 28% dans le bouquet de production électrique français.
Des comparaisons européennes
En Allemagne, le pays le plus emblématique car le nucléaire y a disparu en 2024, la part de la production électrique uniquement à partir de renouvelables n’atteint pas les 60% (59% précisément).
Au Royaume-Uni qui a fermé sa dernière centrale au charbon en septembre, la part bas carbone de l’électricité a atteint en 2024 58% dont 13% seulement de nucléaire.
Partout, l’énergie fossile recule, mais il reste du chemin à parcourir.
La France n’a jamais produit aussi peu d’énergie à base de charbon, de fioul ou de gaz. Le niveau enregistré en 2024 est le plus faible depuis 1950.
La France prévoit d’abandonner ses centrales à charbon en 2027… La trajectoire est donc tenable. Reste l’objectif que rappelle l’un des cadres de RTE, Thomas Veyrenc : atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour y parvenir, il faut réussir à électrifier de manière propre intégralement notre outil de production qui, lui, dépend encore à 60% des énergies fossiles (pour les usines, la voiture et le logement).